Perles et matériaux utilisés pour mes bijoux

Pour la réalisation de mes créations j’essaye de n’employer que des matériaux nobles. Qu’est-ce que j’entends par matériaux nobles ?

Vous ne trouverez pas ici des créations élaborées avec des métaux nobles tel que l’or, l’argent… ou des pierres précieuses. Vous ne trouverez pas non plus des éléments en plastique, métal, résine et autres matières peu écologiques. J’utilise essentiellement des perles en verre, nacre, graine, bois, coquillage, céramique, os… que j’ai accumulé depuis plus de 30 ans. Parfois je recycle d’anciens boutons par exemple en plastique, parce qu’ils ont une histoire ou sont désormais considérés comme des objets de collection.

Paillettes et perles sur un masque de décoration

Toutes mes perles ont du caractère, quelquefois fabriquées au siècle dernier. Elles ont parfois voyagé (perles africaines).

J’essaye dans la mesure du possible d’utiliser des perles qui ont une histoire, des perles fabriquées selon des procédés qui n’existent plus aujourd’hui ou qui sont encore réalisées mais selon des méthodes ancestrales.

J’aime les perles imparfaites, brutes qui ont traversé les océans et les années.

Mes fermoirs : allergique au nickel, j’ai banni le fermoir en métal. Par le passé j’utilisais les fermoirs en argent mais cela reste compliqué de trouver des fermoirs originaux et solides, qui vieillissent bien et qui ne sont pas fabriqués de l’autre côté de la planète. De plus les perles à écraser pour fixer les fils au fermoir, ne sont pas toujours de bonne qualité et je trouve pour ma part que le rendu n’est pas toujours très esthétique.

C’est pourquoi j’ai adopté le bouton. C’est un peu ma signature…

Les boutons que j’utilise sont parfois à eux seuls, de vraies oeuvres d’art.

Voici quelques exemples de perles ou matériaux utilisés :

Perles de troc en verre « Padre Beads »

Fabriquées à l’origine en Europe, ces perles ont voyagé à travers le monde vers l’Afrique et les Amériques par des missionnaires, des moines et des commerçants espagnols et ont été utilisées comme monnaie. Le nom de ces perles vient des prêtres catholiques espagnols du 16ème au 18ème siècle appelés « Padre » ou « père ».

Perles de troc sur le collier Laly

Les perles du collier « Laly »

Perles vénitiennes anciennes :

Verre vénitien opalescent qui date des années 1920 à l’origine pour la fabrication de chapelet de verre de Venise et la décoration des lustres.

Ces perles étaient coupées à la main, elles sont de ce fait très irrégulières, toutes différentes et uniques.

Perles vénitiennes sur le collier Louti

Les perles du collier « Louti »

Porcelaine

La porcelaine n'est pas issue d'une argile naturelle. Elle est principalement composée d'un mélange de quartz, de feldspath et de kaolin, additionnée d'argile à pipe afin d'augmenter sa plasticité. Le quartz et le feldspath sont réduits en poudre sous l'action de meules en granit, puis moulus dans un cylindre en rotation contenant des galets et de l'eau. Le feldspath permet d'abaisser le point de vitrification de la porcelaine lors de la cuisson.

Son origine vient de Chine. L’histoire dit que c’est au XIIIème siècle lors de son voyage en chine que Marco Polo rapporte des objets en porcelaine. La méthode de production a longtemps été un mystère. La porcelaine fascine, elle est même surnommée « or blanc » C’est en 1709, en Saxe, que la formule de fabrication de la porcelaine dure est enfin percée à jour et qu’un gisement de kaolin est simultanément découvert par hasard. Le kaolin ayant été l’élément manquant dans toutes les tentatives de production de ce dérivé de la céramique. La première manufacture de porcelaine occidentale est créée à Meissen.

Bouton en porcelaine sur le collier Lihi

Les perles du collier « Lihi »

Corozo

Le corozo est un matériau naturel fabriqué à partir des graines du palmier corozo. Aussi connu sous le nom d'ivoire végétal, le corozo est une matière végétale écologiquement responsable. Contrairement au plastique, il est non toxique et biodégradable. La production de boutons Corozo ne nécessite pas l'abattage des arbres, car les boutons sont fabriqués à partir de la noix des arbres. Les graines de Corozo ne peuvent être récoltées que lorsqu'elles tombent naturellement de l'arbre - sinon elles ne sont pas assez mûres pour la production de boutons. La production de boutons corozo ne nécessite donc aucune déforestation.

Bouton en corozo sur le collier Lucienne

Les perles du collier « Lucienne »

Nacre

La nacre est la matière par excellence pour la fabrication de boutons.

La nacre provient de la découpe et du polissage de coquillage de nacre (un mollusque du type « huître »). Par conséquent d’origine naturelle, les boutons en nacre sont caractérisés par leur densité et leur brillance. Leur origine mollusque leur procure également de subtiles reflets qui sont difficilement imitable dans les boutons en plastiques. Ces reflets peuvent avoir quelques nuances de bleu/vert pétrole, si caractéristiques de l’intérieur des coquillages comme les huîtres. La couleur naturelle de la nacre est originellement crème/blanche.

Perles Koffi

Les rondelles de koffi sont en bakélite, matériau ancêtre du plastique avec lequel étaient fabriqués notamment nos téléphones noirs. Ce type de perle devient rare car elle n’est plus fabriquée aujourd’hui.

La bakélite est la première matière plastique découverte en 1909 par Leo Baekeland, un chimiste belge naturalisé américain, connu pour ses recherches en photographie et sur les matières plastiques.

Perles Koffi en bakelite du collier Léandine

Les perles du collier « Léandine »

Perles de Troc

Fabriquées en Égypte et en Europe (Venise, Bohème, Allemagne, France), les perles de verre étaient la « verroterie », sorte de monnaie de troc. Ces perles mêlées à d’autres marchandises de pacotille, étaient utilisées en Afrique pour acquérir or, ivoire et esclaves et sur les côtes américaines, pour négocier tous les produits tropicaux dont l’Europe raffolait : sucre, coton, peaux, cacao, épices, métaux précieux…

« Les perles de troc, pour la plupart, ont servi de « MONNAIE » pour le TROC en Afrique pendant les 3 grandes périodes historiques suivantes :

1- La traite transsaharienne musulmane (entre le VIIème et le XVème siècle)

Perles dites de la « période islamique » fabriquées en Égypte et au Moyen Orient

2- La traite transatlantique européenne (du XVIème siècle à fin XVIIIème, début XIXème)

Les perles étaient fabriquées à :

    • Venise – Murano (Italie)
    • Bohème (province de la République Tchèque actuelle)
    • Briare (dans le Loiret – France)

Les collectionneurs américains appellent ces perles des « African trade beads »

3- La colonisation européenne (de 1850 à 1960)

Les perles d’Afrique (Mauritanie, Mali, Ghana, Éthiopie, Madagascar, ...)  

(MIFAP Musée Itinérant de la Perle Ancienne en France)

Collier de perles africaines Laika

Les perles du collier « Laika »

Perles Loubia

Ces perles rouges souvent appelées perles d’Éthiopie partout en Afrique sont des perles de Bohême où elles ont été fabriquées fin 18ème début 19ème siècle, puis exportées vers différents pays africains dont l’Éthiopie ou l’on retrouve beaucoup de ces perles.



Le collier Laura et les perles Loubia

Les perles du collier « Laura »

Perles Graine Açaï du Brésil

Graine d’un fruit très consommé en Amérique du sud qui pousse en grappe sur le palmier Açaï, du portugais « Açaizeiro ».

L'étymologie du mot açai est dans le vocabulaire Tupi des indiens sud-américains « iwasa'i » qui signifie « le fruit qui pleure » autrement dit, le fruit qui expulse de l'eau.

Graines açaï sur le collier Lisetta

Les perles du collier « Lisetta »

Raphia

Le terme 'Raphia' définit à la fois le palmier et la fibre qui en est extraite, le mot est d'origine malgache. Le raphia est une fibre végétale utilisée de multiples manières. Aussi étonnant que cela puisse sembler, il provient d'un palmier originaire de Madagascar nommé Raphia Farinifera faisant partie de la famille des Arecaceae.

Les longues feuilles du palmier sont séchées puis découpées en fine lanières qui seront ensuite enroulées pour former le raphia que nous connaissons en bobines.



Le raphia utilisé sur le collier Lizzie

Les perles du collier « Lizzie »

Paillettes

De la conception à la découpe en passant par la couleur, les paillettes Langlois-Martin sont de fabrication 100% française.

Elles sont en Acétate de Cellulose : L’acétate de cellulose utilisé est une matière végétale composée de fibres de coton ou de bois. L’acétate de cellulose employé pour la fabrication des paillettes est produit à partir de bois provenant de forêts écogérées européennes et d’acétate recyclé (à hauteur de 25% ou plus).

Cristal de Roche

Le cristal de roche est un minéral appartenant à la famille des quartz et groupe des silicates. C’est une pierre fine très résistante et complètement transparente. C’est une pierre dite semi-précieuse. Dans le domaine de la joaillerie, cette gemme est très utilisée, notamment sous la forme brillant, cabochon ou encore de perle. Le quartz est également utilisé dans les domaines de la métallurgie, de la construction, de la verrerie et de l'électronique.

Perles en cristal de roche, collier Lisj

Les perles du collier "Lis' J"

Hématite

L’hématite est une espèce minérale composée d’oxyde de fer. L’éclat métallique de l’hématite est presque unique et si l’on ajoute sa grande densité et son poids on ne trouve pas de gemme comme elle. Son nom vient du mot grec « hema » qui signifie « sang », car l’hématite en poudre ou en très fine tranche est rouge sang. D’ailleurs la poudre de cette gemme a été utilisée comme pigment rouge pendant de nombreuses années.

C’est une pierre peu dure et elle se raye facilement et donc doit être tenue à l’écart des autres bijoux.

Jais

Le jais est une gemme fossile formée par l'action de la pression océanique sur une roche sédimentaire composée de restes fossiles de plantes. Cette variété de lignite fossile combustible, dure, d'aspect compact, vitreux et d'un noir brillant, est susceptible d'être traitée comme une pierre fine, taillée à facettes et polie ; elle sert notamment à la confection de bijoux, de parures de deuil, de garnitures de passementerie, d'ouvrages de tabletterie.

Le jais dégage une odeur de charbon lorsqu'on le brûle avec une aiguille chauffée. Il a été souvent imité et pour le distinguer, il suffit de tirer un trait avec, qui doit être de couleur brune.

Collier Louliana et ses perles en hématite

Les perles du collier « Louliana »

Washi

Le Washi est un papier traditionnel japonais fabriqué à partir de « Kuma-Zasa » (herbe de bambou/Sasa Veitchii).

 

Laurence de Liencourt est membre de :

association des perliers d'art de France